Les paléontologues de l’espace

Une équipe européenne de chercheurs à laquelle participe des chercheurs du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille (LAM / CNRS / Université de Provence) et du Laboratoire d'Etudes Spatiales et d'Instrumentation en Astrophysique (Observatoire de Paris, CNRS, Universités Paris 6 et Paris 7) a pu analyser et dater avec une précision inégalée jusqu'alors la collision de deux astéroïdes situés au-delà de l'orbite de Mars. Cet événement exceptionnel a été observé par les plus grands télescopes au sol, par le télescope spatial Hubble et par le système de caméras OSIRIS de la sonde Rosetta de l'Agence Spatiale Européenne qui, de par sa qualité optique et sa localisation dans l'espace, a pu fournir des images uniques et essentielles pour étudier cette collision comme jamais cela n'avait pu être fait précédemment.

Plusieurs millions de fragments de roche de toutes les tailles peuplent la ceinture d'astéroïdes située entre l'orbite de Mars et de Jupiter. Au cours de leur voyage autour du
Soleil, des collisions se produisent. Elles sont fréquentes sur la durée de vie du système solaire mais rares sur une durée de vie humaine, quand elles ne passent pas inaperçues. La connaissance qu'ont les chercheurs de ces collisions repose donc essentiellement sur l'étude des traces laissées par d'anciennes collisions - un véritable travail de paléontologue de l'espace.

Toutefois, bien que ce genre de collision soit si difficile à détecter, une équipe européenne de chercheurs a pu étudier avec succès un tel événement. Plus précisément, ils ont détecté et étudié la trainée de débris résultants d'une collision récente, ce qui représente un événement fondamental exceptionnel pour les scientifiques - c'est un peu comme si un paléontologue trouvait un corps de dinosaure encore "frais".


Pour la petite histoire, dans un premier temps, les scientifiques qui effectuaient une campagne d'
observation de routine des astéroïdes géocroiseurs ont cru avoir affaire à une comète en observant l'astéroïde P/2010A2. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils l'ont baptisé en se basant sur la nomenclature habituelle des noms de comètes (P/...). Ce n'est que grâce aux études plus approfondies qui ont suivi que sa véritable nature a été révélée et qu'ils se sont aperçus que la trainée était en fait le résultat d'une collision entre l'astéroïde P/2010A2 et un petit rocher de quelques mètres de diamètre.

"Pour pouvoir interpréter correctement cette trainée de débris comme résultant d'une collision et non d'un processus cométaire habituel, il est essentiel de bien connaître sa forme et son évolution» explique Philippe Lamy, du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille et membre de l'équipe européenne qui a conduit cette étude. "Or, étant donné que l'orbite de la Terre et celle de l'astéroïde sont pratiquement dans le même plan, il n'était pas possible d'observer sous le bon angle la trainée de débris depuis la Terre ni depuis le télescope Hubble (en orbite autour de la Terre). Seule la sonde Rosetta, située bien au-delà de l'orbite de Mars quand elle a observé la trainée de débris en mars 2010, a pu fournir des images offrant la perspective adéquate».

L’astéroïde P/2010A2 vu en mars 2010 par le système de caméra OSIRIS de la sonde Rosetta de l’ESA.
 
C'est donc grâce aux images obtenues par la caméra à haute résolution OSIRIS/NAC équipant la sonde Rosetta [1] que les scientifiques ont pu établir la véritable forme en trois dimensions de la trainée. Ils se sont ainsi aperçus qu'elle ne correspondait pas à une queue cométaire mais s'expliquait plus vraisemblablement par une récente collision d'astéroïdes. Les images fournies par l'instrument OSIRIS, combinées avec d'autres données recueillies par la suite depuis le sol, ont permis de recomposer de manière précise l'évolution de la trainée au cours du temps. "De plus, en comparant nos premiers résultats avec la distribution actuelle, la taille initiale des grains de débris a pu être affinée pas à pas, jusqu'à ce que nous arrivions à une exacte reconstitution," ajoute Jean-Baptiste Vincent du Max Planck Institute for Solar System Research qui a réalisé cette simulation.

Ainsi avec cette méthode, les scientifiques ont pu calculer la date de la collision à plus ou moins dix jours autour du 10 février 2009, une précision inégalée jusqu'à présent. Grâce aux images OSIRIS et aux simulations numériques, ils ont également pu obtenir des précisions uniques sur le processus de la collision des deux astéroïdes.

Source: CNRS / INSU
Illustration:
© ESA / MPS pour l’équipe OSIRIS 
MPS/UPD/LAM/IAA/RSSD/INTA/UPM/DASP/IDA .

Le débit des cours d'eau affecte leurs chaînes alimentaires

Selon une nouvelle étude, les chaînes alimentaires, c'est-à-dire les séries de transferts d'énergie entre les organismes qui consomment et sont consommés, dans 36 cours d'eauNord, sont affectées par des changements d'énergie et de débit de l'eau. d'Amérique du


Cette découverte pourrait influer sur la gestion des réseaux alimentaires dans les rivières alors qu'il est prédit que sécheresses et changement climatique vont augmenter le tarissement des cours d'eau et la variabilité de leur débit, ce qui va mettre en danger l'alimentation déjà fragilisée des poissons et d'autres animaux aquatiques.

La longueur d'une chaîne alimentaire est un élément important des écosystèmes qui détermine le flux d'énergie, les échanges de carbone, et le cycle des nutriments. Elle est aussi importante pour la santé humaine, influençant la bioaccumulation de contaminants chez les animaux que nous mangeons. Cette longueur varie cependant grandement, et les écologues se sont battus pour comprendre l'origine de ses variations.

Ici, John Sabo, l'Arizona State University à Tempe, et ses collègues ont voulu savoir comment les effets simultanés de différents facteurs comme la taille de l'écosystème, l'apport en énergie et le débit, interagissaient pour modifier la longueur des chaînes alimentaires. L'étude de 36 cours d'eau américains a permis aux auteurs de trouver que la longueur de la chaîne alimentaire augmentait avec la taille de l'écosystème et diminuait avec les changements de flux d'énergie, comme c'était déjà connu, mais qu'elle était très influencée par la relation entre la taille de l'écosystème et le débit de l'eau. En outre, l'assèchement des rivières réduit la longueur de la chaîne alimentaire parce que des rivières intermittentes ont de plus grandes variations de leur débit que les autres.
Source: Science, AAAS & EurekAlert

Le tour de taille plutôt que l’indice de masse corporel pour prédire les risques cardiovasculaires

ne nouvelle étude publiée par des chercheurs américains et australiens dans « International Journal of Obesity » suggère que le tour de taille est la meilleure évaluation clinique pour prédire le risque futur pour les enfants de souffrir de maladies cardiovasculaires et de diabète. Les résultats indiquent que des enfants avec un tour de taille situé parmi celui d’individus situés dans les 25% supérieurs de leur catégorie âge et de sexe, ont 5 à 6 fois plus de risques de développer des anomalies métaboliques dans leur vie d’adultes que les enfants avec un tour de taille situé dans les 25% inférieurs.
Cette étude est une des premières à utiliser ce genre de mesure pour prédire les risques de maladies cardiovasculaires sur le long terme. La plupart des précédentes études qui se sont intéressées à la question ont utilisé l’indice de masse corporelle (IMC) ou encore le ratio entre la taille et le poids pour mesurer l’obésité infantile. Bien que l’IMC soit utile dans certains cas, cette valeur n’indique pas directement la présence de graisse, ni sa localisation.

Dans ce travail, les scientifiques ont collecté les données concernant le suivi pendant 20 ans de 2188 australiens ayant participé à l’enquête nationale sur la santé de l’enfance en 1985. Les participants de cette enquête avaient entre 7 et 15 ans à l’époque et, une fois adultes, ces derniers ont subi entre 2004 et 2006 une batterie d’examens pour définir leur santé et leur forme générale. Par contraste avec l’IMC, la mesure du tour de taille indique la présence éventuelle de graisse localisée à un endroit où des études précédentes ont montré qu’elle était particulièrement en rapport avec des risques cardio-métaboliques futurs.

Auteur de l’article: Pierre-Alain Rubbo
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