Un feu d'artifice d'étoiles naissantes

Bien que l'Univers soit plein à craquer de galaxies en forme de spirale, il n'y en a pas deux exactement pareilles. Cette galaxie spirale vue de face, NGC 3982, frappe par sa richesse en naissances d'étoiles, le long de ses bras enroulés. Les bras sont bordés de régions (roses) de formation d'étoiles d'hydrogène rougeoyant, d'amas (bleus) d'étoiles récemment nées, et de bandes sombres de poussières obscurcissantes qui fournissent la matière première pour de futures générations d'étoiles. Le noyau brillant abrite une population plus âgée d'étoiles, qui se développent de plus en plus densément vers le centre.

NGC 3982.
 
NGC 3982 est située à environ 68 millions d'années-lumière dans la constellation de la Grande Ourse (Ursa Major). La galaxie s'étend sur environ 30 000 années-lumière, un tiers de la taille de notre galaxie, la Voie lactée. Cette image en couleurs se compose d'expositions prises par les instruments WFPC2 (Wide Field Planetary Camera 2), ACS (Advanced Camera for Surveys), et WFC3 (Wide Field Camera 3) du télescope spatial Hubble.

Les observations ont été réalisées entre mars 2000 et août 2009. La riche gamme de couleurs vient du fait que la galaxie a été photographiée en
lumière invisible et en proche infrarouge. Un filtre, qui isole l'émission d'hydrogène émanant des régions de formation d'étoiles parsemant les bras en spirale, a également été utilisé.
Source: Hubble News Release & Gilbert Javaux - PGJ Astronomie
Illustration:
NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA)

Ne pas voir de forme, ne pas toucher de forme, mais entendre une forme ?

Des chercheurs de l'Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro, de l'Université McGill de Montréal ont découvert que notre cerveau peut déterminer la forme d'un objet simplement en traitant des sons codés spécialement, sans aucun apport visuel ou tactile. Cette nouvelle recherche nous éclaire sur la plasticité du cerveau et ses façons de percevoir le monde qui nous entoure, et ouvre d'importantes nouvelles possibilités pour aider les personnes aveugles ou ayant une déficience visuelle. 

La forme est une propriété inhérente aux objets qui existe sur les plans de la vision et du toucher, mais non du son. Des chercheurs du Neuro se sont demandé s'il était possible de représenter artificiellement la forme par le son? "Le fait qu'une propriété du son, comme la fréquence, puisse servir à communiquer de l'information sur la forme semble indiquer que tant que la relation spatiale est codée de façon systématique, la forme peut être préservée et rendue accessible – même si le moyen par lequel l'espace est codé n'est pas spatial dans sa nature concrète", explique Jung-Kyong Kim, étudiant au doctorat associé au laboratoire du professeur Robert Zatorre du Neuro, et chercheur principal de l'étude.


Autrement dit, tout comme nos cousins les dauphins qui recourent à l'écholocalisation pour explorer l'océan, notre cerveau peut apprendre à reconnaître des formes représentées par le son. L'espoir est que des personnes ayant une déficience visuelle apprennent cette aptitude. Dans l'étude, des participants voyants dont les yeux étaient bandés ont appris à reconnaître de l'information spatiale tactile au moyen de sons cartographiés à partir de formes abstraites. À la suite de cet apprentissage, les personnes pouvaient jumeler des éléments auditifs et des formes discernées tactilement et manifestaient de la généralisation pour de nouvelles associations auditives-tactiles ou son-toucher.


"Nous vivons dans un monde où nous percevons les objets en utilisant de l'information provenant de multiples éléments sensoriels", dit le Pr Zatorre, neuroscientifique au Neuro et codirecteur du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son. "D'une part, cette façon de faire donne lieu à des percepts uniques propres à des sens, comme la couleur dans la vision ou le ton dans l'ouïe; d'autre part, notre système perceptuel peut intégrer de l'information présente dans différents sens et faire naître une représentation unifiée d'un objet. Nous pouvons percevoir un objet polysensoriel comme une seule entité, car nous pouvons discerner des attributs équivalents ou points communs dans différents sens." Des études de neuro-imagerie ont identifié des régions du cerveau qui intègrent l'information provenant de différents sens – et qui combinent l'apport de tous les sens pour créer un portrait complet et d'ensemble.


Les résultats de l'étude du Neuro confortent l'hypothèse voulant que notre perception d'un objet ou d'un événement cohérent se produise fondamentalement à un niveau abstrait au-delà des modes d'apport sensoriel dans lesquels il est présenté. Cette recherche jette une nouvelle lumière importante sur la façon dont notre cerveau traite le monde et ouvre de nouvelles possibilités pour les personnes ayant une déficience sensorielle.


L'étude a été publiée dans la revue
Experimental Brain Research. La recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.
Source: Université McGill. Montréal

Pénurie sur Internet: il ne reste plus que 5% d'adresses IPv4 disponibles

Selon la NRO (Number Resource Organisation), l'autorité chargée de gérer les adresses IP et de les distribuer aux fournisseurs de noms de domaine, il ne reste aujourd'hui plus que 5% des adresses IPv4 disponibles, contre 10% en janvier dernier. La pénurie des adresses IP semble donc se concrétiser pour les prochains mois, à moins que les fournisseurs ne passent rapidement et massivement sous la norme IPv6.

Cartographie des communications Internet visualisée dans le logiciel Arc Map développé par Stephen G. Eick des Laboratoires Bell-Lucent technologies.
L'Internet Protocol version 4 (IPv4) est la première version d'IP à avoir été largement déployée, et forme encore aujourd'hui la base de l'Internet. Rappelons qu'une adresse IP est obligatoire pour pouvoir se connecter sur le réseau mondial, il s'agit ni plus ni moins de l'adresse réseau de la machine connectée sur Internet, lui permettant d'envoyer et de recevoir des informations. IPv4 utilise une adresse IP sur un format 32 bits, ce qui est un facteur limitant à l'expansion d'Internet puisque seulement un peu plus de 4 milliards (2^32) adresses sont possibles.

L'épuisement des adresses IPv4 a conduit au développement d'une nouvelle version d'IP, l'IPv6, et à la transition d'IPv4 vers IPv6, actuellement en cours de déploiement, qui doit progressivement la remplacer. L'IPv6 code les adresses IP sur un format 128 bits, soit environ 3.4×10^38 adresses, de quoi connecter largement toutes les cellules d'êtres vivants présents sur Terre.


Le manque d'adresses IPv4 est pour l'instant contourné grâce à l'utilisation de techniques de traduction d'adresses (NAT) ainsi que par l'adoption du système CIDR. Mais ces techniques ne peuvent que repousser l'échéance, avec des procédés permettant, entre autres, de connecter plusieurs machines sur Internet en partageant une même adresse IP.



La NRO se veut alarmiste, et met en garde les acteurs de l'industrie de l'Internet contre la pénurie d'adresse IPv4, les incitant à passer au plus vite sous la norme IPv6, un investissement que les opérateurs ont longtemps tardé à mettre en œuvre. Si le déploiement de l'IPv6 n'est pas suffisant dans les prochains mois, la NRO promet des problèmes dans le fonctionnement d'Internet. 

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