Les résultats de l'accélérateur de particules LHC sous licence Creative Commons

Les licences Creative Commons ne concernent pas uniquement les oeuvres culturelles. Elle peuvent également couvrir des documents scientifiques. C'est ce que vient nous rappeler l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire, plus connu sous son acronyme du CERN.

En effet, le centre spécialisé dans la physique des particules a décidé de publier les résultats du LHC sous licence libre. Pour mémoire, le LHC (pour Large Hadron Collider) est actuellement le plus puissant accélérateur de particules au monde. Il a été mis en service le 10 septembre 2008 et se situe sous terre, à la frontière franco-suisse.

Or, la situation a quelque peu changé depuis que ces mêmes centres de recherche ont résilié leurs abonnements pour financer à la place un consortium chargé de remettre une dose de concurrence entre les différentes revues. De cette façon, les éditeurs financent indirectement le système d'évaluation par les pairs tandis que les articles sont accessibles à tous, librement.
Le 15 juillet, l'organisation des Creative Commons a donc annoncé sur son site officiel le soutien du CERN au principe des licences libres.

"Le CERN est devenu un soutien des Creative Commons, en reconnaissant la contribution qu'ont apporté ces licences dans l'accélération de la communication scientifique et dans la simplification du partage des travaux" a noté Salvatore Mele, le chef du mouvement Open Access au CERN.

"La licence Creative Commons attribution (BY : indique l'identité de l'auteur du document ou de l'oeuvre sous licence Creative Commons) est un outil important pour la publication des résultats expérimentaux du CERN" a poursuivi le scientifique.

http://www.usherbrooke.ca

Une future usine de 10 M$ produira du béton comprenant du verre

Une technologie développée par l’équipe d’Arezki Tagnit-Hamou, titulaire de la Chaire SAQ sur la valorisation du verre dans les matériaux de la Faculté de génie, sera utilisée par Tricentris, un organisme à but non lucratif qui exploite trois centres de tri. Une licence portant sur le transfert de cette innovation a été paraphée à Terrebonne entre la Société de valorisation et de commercialisation de l’Université de Sherbrooke (SOCPRA) et le centre de tri Tricentris. À cet égard, une usine sera construite à Lachute pour y fabriquer de la poudre de verre qui sera incorporée au béton. Ce projet est évalué à 10 M$ et génèrera 25 emplois.


«La commercialisation de cette innovation donnera une nouvelle vie utile au verre recyclé et un débouché additionnel aux centres de tri récupérant cette matière», explique Frédéric Potvin, directeur général de Tricentris. Il ajoute : «Le verre pourra dorénavant être utilisé comme ajout cimentaire dans les matériaux de construction.»

Il s’agit d’une mesure qui consolidera la filière de la récupération au Québec, tout en améliorant la qualité du béton de construction. D’après le directeur général, cette poudre 100 % québécoise intéressera les cimentiers, les bétonniers et les producteurs de produits préfabriqués.

L’usine traitera 10 tonnes de verre à l’heure, ce qui permettra d’épargner 87 000 tonnes de gaz à effet de serre annuellement. L’enfouissement du verre coûte environ 55 $ la tonne puisqu’il est très difficile à récupérer en raison de ses propriétés abrasives qui usent les équipements.
La Société des alcools du Québec (SAQ) finance depuis 2004 la chaire de recherche pilotée par le professeur Tagnit-Hamou à une hauteur de un million de dollars et a renouvelé récemment son partenariat avec l’Université de Sherbrooke en injectant un autre million de dollars. La SAQ vend annuellement 180 millions de bouteilles, ce qui représente 28 % des contenants et emballages de verre vendus au Québec (source : journal La Tribune). Ses investissements dans cette chaire de recherche visent entre autres à réduire son empreinte écologique puisqu’il est difficile de récupérer le verre.

«Le verre présente des propriétés intéressantes comme la durabilité et la résistance, et notre objectif est de trouver une valeur ajoutée au verre en développant de nouveaux matériaux cimentaires écologiques», précise le professeur Tagnit-Hamou.

http://www.numerama.com

Un tomographe optique laser pour épargner la vie d’animaux de laboratoire

Avec ses collaborateurs, le professeur Yves Bérubé-Lauzière, du Département de génie électrique et de génie informatique, travaille depuis quelques années à un projet de tomographe optique utilisant le laser. La puissante lumière du laser se diffuse à l'intérieur du corps d’un petit animal et des détecteurs du tomographe disposés autour de la bête enregistrent la lumière qui en ressort. À l'aide d'algorithmes basés sur un ensemble de formules mathématiques décrivant la propagation de la lumière dans les tissus biologiques, le tomographe reconstitue une image 3D de l'intérieur de l'animal.
  

À terme, cette nouvelle technologie permettrait d'aider au développement de nouveaux médicaments et de suivre leurs effets lorsque des tests seront réalisés sur des animaux. Cette technologie épargnerait ainsi la vie de nombreux animaux de laboratoire.

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Un nouveau super vaccin contre la tuberculose

Un nouveau vaccin conte la tuberculose renforce l'efficacité d'un vaccin effectué dans l'enfance et protège contre les souches bactériennes multirésistantes responsables de la maladie, un problème croissant dans le monde, selon une nouvelle étude chez l'animal. Ce vaccin est maintenant prêt à être développé pour des tests cliniques chez l'homme et pourra, en cas de succès, aider à protéger les populations contre les souches de plus en plus nombreuses résistantes aux antibiotiques qui sont pour beaucoup un problème urgent de santé publique à l'échelle du globe.
 L'efficacité du vaccin BCG pratiqué chez l'enfant s'atténue avec le temps et ne protège plus de la tuberculose après quelques décennies. Sylvie Bertholet, de l' Infectious Disease Research Institute à Seattle, et ses collègues présentent un vaccin fait en combinant des protéines de Mycobacterium tuberculosis et montrent qu'il stimule fortement la protection du vaccin administré dans l'enfance, apportant de surcroît une protection contre les souches résistantes aux antibiotiques. 
 
Le vaccin consiste en quatre protéines fusionnées en une seule. Chacune d'elle a été choisie pour sa capacité à protéger de la tuberculose dans des modèles expérimentaux de la maladie. Combiner des protéines est important dans un vaccin car il existe de nombreuses souches différentes responsables de la tuberculose et une seule protéine ne serait pas efficace contre toutes à la fois. De plus, aucun être humain n'est identique, chacun répondant différemment contre les protéines individuelles. Une combinaison de protéines semblable à celles qui existent dans les bactéries naturelles de la tuberculose augmente ainsi les chances d'efficacité d'un vaccin.
 
Les chercheurs ont testé leur nouveau vaccin chez la souris, le cobaye, et le singe et trouvé que le vaccin aux quatre protéines déclenchait une réponse immunitaire décisive chez les animaux. Par exemple, chez les souris qui avaient inhalé de l'air contaminé par des souches bactériennes, le vaccin les a protégées de l'infection qui en découlait, même en présence d'une souche résistante à plusieurs antibiotiques. Pour mimer la faible protection souvent observée chez les gens, les auteurs ont aussi injecté aux cobayes le BCG. Quelques mois après, le vaccin aux quatre protéines a protégé les animaux contre l'infection, dopant ainsi avec succès l'immunité due au vaccin avec BCG.
Source: Science Translational Medicine ,  AAAS & EurekALert Illustration: Wikipedia

La douce croissance des galaxies

De nouvelles observations réalisées avec le VLT de l’ESO fournissent pour la première fois des preuves directes que les jeunes galaxies peuvent "grossir" en avalant le gaz froid de leur environnement et en l’utilisant comme source d’énergie pour la formation de nombreuses nouvelles étoiles. Dans les premiers milliards d’années après le Big Bang la masse des galaxies les plus courantes a augmenté de manière considérable et comprendre la raison de cet accroissement est un des problèmes cruciaux de l’astrophysique moderne. Les résultats de cette étude seront publiés dans l’édition du 14 octobre du journal Nature.

Une galaxie jeune accrétant de la matière.
(illustration d'artiste).
 
Les premières galaxies se sont formées avant que l’Univers atteigne son premier milliard d’années. Elles étaient beaucoup plus petites que les systèmes géants – y compris la Voie Lactée – que nous voyons aujourd’hui. Aussi, d’une certaine manière, la taille moyenne des galaxies a augmenté en même temps que l’Univers a évolué. Les galaxies entrent souvent en collision et fusionnent alors pour former des systèmes plus grands. Ce processus est certainement un mécanisme important de croissance des galaxies. Cependant, un processus plus doux complémentaire a été proposé.

Une équipe d’astronomes européens a eu recours au VLT de l’ESO afin de tester cette approche très différente qui suppose que les jeunes galaxies peuvent également avaler les courants froids d’hydrogène et d’hélium qui remplissaient l’Univers jeune et former ainsi de nouvelles étoiles à partir de cette matière primitive. Exactement comme une entreprise commerciale peut se développer aussi bien en fusionnant avec d’autres compagnies qu’en embauchant plus de personnel, les jeunes galaxies pourraient peut-être aussi grossir de deux manières différentes – en fusionnant avec d’autres galaxies ou en absorbant de la matière.


Le responsable de cette équipe, Giovanni Cresci (Osservatorio Astrofisico di Arcetri), déclare: "les nouveaux résultats obtenus avec le VLT sont les premières preuves directes que l’absorption de gaz originel a effectivement lieu et est suffisante pour alimenter une vigoureuse formation stellaire et la croissance des galaxies massives dans l’Univers jeune." Cette découverte va avoir un impact majeur sur notre compréhension de l’évolution de l’Univers, du Big Bang à nos jours. Les théories sur la formation et l’évolution des galaxies vont devoir être réécrites.


Ces astronomes ont commencé par sélectionner trois galaxies très lointaines afin de voir s’ils pouvaient trouver des preuves du flux de gaz originel provenant de l’espace environnant et de la formation de nouvelles étoiles associée. Ils ont pris de grandes précautions pour s’assurer que les galaxies de leur
n’avaient pas été perturbées par des interactions avec d’autres galaxies. Les galaxies sélectionnées sont très régulières, avec un échantillondisque en rotation parfaite, semblables à la Voie Lactée et observables deux milliards d’années après le Big Bang (à un "redshift" autour de trois).

Dans les galaxies de l’Univers actuel, les éléments les plus lourds
[1] sont plus abondants à proximité du centre. Mais, quand Giovanni Cresci et son équipe ont cartographié leur sélection de galaxies lointaines avec le spectrographe SINFONI installé sur le VLT [2], ils ont été très enthousiastes en voyant que dans les trois cas il y avait une partie de la galaxie, proche du centre, contenant moins d’éléments lourds, mais hébergeant une vigoureuse formation d’étoiles, suggérant que la matière alimentant cette formation stellaire provenait du gaz originel environnant, contenant peu d’éléments lourds. Cette découverte est un indice flagrant apportant la meilleure preuve à ce jour que les jeunes galaxies absorbent du gaz primitif et l’utilisent pour former de nouvelles générations d’étoiles.

Giovanni Cresci conclut: "Cette étude a seulement été possible grâce à la remarquable performance de l’instrument SINFONI sur le VLT. Elle a ouvert une nouvelle fenêtre pour l’étude des propriétés chimiques des galaxies très lointaines. SINFONI ne fournit pas seulement des informations en deux dimensions spatiales, mais aussi dans une troisième
dimension spectrale qui nous permet de voir les mouvements à l’intérieur des galaxies et d’étudier la composition chimique du gaz interstellaire."
Source: (c) ESO Illustration: (c) ESO / L. Calçada
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