Une femme lisant le journal dans la zone de lecture du Bryant Park de New York (Etats-Unis). (Richard B. Levine/SIPA)
Tout ce qui fait travailler les neurones protège contre le déclin des capacités intellectuelles et la démence, confirme une étude. Il y a cependant un revers à cette médaille.
Une étude menée aux États-Unis confirme que la pratique régulière et intense d’activités intellectuelles repousse le déclin cognitif et l’apparition de démences (liées à une maladie comme Alzheimer ou Parkinson). Cela aurait un coût, constatent cependant les chercheurs. En cas de maladie neurodégénérative, le déclin serait plus rapide chez les plus actifs. Un résultat en apparence paradoxal mais qui pourrait s’expliquer par la capacité du cerveau à compenser les effets de la maladie.
Echelle d'activités
L’équipe de Robert Wilson (Rush University Medical Center, Chicago) a suivi une cohorte de 1157 personnes de 65 ans et plus, ne souffrant d’aucune démence sénile au début de l’étude, en 1993. Les chercheurs ont placé chaque personne sur une échelle comprenant cinq points en fonction de leur pratique de sept activités intellectuelles : lire des livres, des journaux ou des magazines, jouer à des jeux de cartes ou de société, faire des puzzles ou des mots croisés, regarder la télévision, écouter la radio, aller au musée. Tous les trois ans les capacités cognitives étaient évaluées, d’éventuelles maladies neurologiques dépistées.
Premier enseignement, attendu, de ce suivi : le déclin cognitif lié au vieillissement cérébral normal, est retardé chez les personnes qui utilisent le plus leurs méninges. Concrètement, pour chaque point gagné sur l’échelle des occupations intellectuelles, le risque de déclin est réduit de 52% par an.
Progression plus rapide
Second enseignement, plus surprenant: pour ceux qui souffrent de la maladie d’Alzheimer (148 diagnostics au cours de l’étude), la vitesse de déclin cognitif est plus rapide. Il augmente de 42 % pour chaque point de plus sur l’échelle des activités.Il semble donc que la maladie progresse plus vite chez ceux qui ont le plus fait travailler leurs neurones. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la maladie est plus avancée au moment du diagnostic, analyse Wilson. Un cerveau actif parviendrait à compenser les effets biologiques de la maladie ( Lire Après 60 ans, les deux hémisphères sont en alerte), et donc à retarder l'apparition des symptômes.
Au final, la gymnastique cérébrale réduit le nombre d’années pendant lesquelles une personne doit supporter cette maladie neurodégénérative, souligne Wilson, ce qui demeure un point très positif.
Les résultats de cette étude sont publiés dans Neurology, revue de l'Académie américaine de neurologie.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr
02/09/10
Sciences et Avenir.fr
02/09/10
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