La course aux mémoires hautes-densités conditionnée par les propriétés magnétiques et électriques de matériaux

La mémoire des ordinateurs n'est jamais assez grande et la lecture et l'écriture sur les disques est toujours trop lente. Pour innover, les chercheurs doivent étudier les propriétés électriques et magnétiques de nouveaux matériaux dans l'espoir de trouver ceux qui pourront facilement êtres miniaturisés et intégrés dans des circuits. Ils recherchent de nouveaux effets qui permettraient de manipuler rapidement les propriétés de ces matériaux à l'aide de champs magnétiques ou électriques, autorisant une écriture et une lecture rapide sur les disques.
Différents types de mémoire RAM
Des chercheurs de l'Ohio State University ont construit un instrument qui permet d'aller étudier le champ magnétique dans un matériau ferroélectrique de dimension nanométrique. Ce travail ouvre la voie à la compréhension des effets électromagnétiques à cette échelle dans le but d'intégrer ces matériaux dans les mémoires et les microprocesseurs. A la Rutgers University, une équipe de recherche à mis en évidence un effet magnétoélectrique au sein d'un nouveau matériau. Un champ électrique appliqué sur la structure permet d'en modifier les propriétés magnétiques.

Observer le champ magnétique à une échelle nanométrique:

Pour pouvoir manipuler les propriétés électromagnétiques de matériaux à une échelle nanométrique, encore faut-il disposer d'instruments de mesure qui permettent de visualiser les effets à cette échelle. Les travaux de l'équipe de Chris Hammel viennent de déboucher sur une image haute-résolution des propriétés magnétiques d'un matériau ferromagnétique de 2 micromètres de large et de 40 nanomètres d'épaisseur.

Pour cela les chercheurs ont du mettre au point un instrument utilisant la
résonance magnétique nucléaire, la résonnance ferromagnétique et la microscopie à force atomique. En jouant avec les différentes excitations et en utilisant une pointe d'AFM équipée d'une sonde magnétique, les chercheurs sont parvenus à dresser une cartographie du champ magnétique avec une résolution jamais atteinte. Cette technique a été baptisée "Scanned Probe Ferromagnetic Resonance Imaging".

Les matériaux ferromagnétiques sont déjà largement utilisés pour la fabrication des mémoires magnétiques et dans les composants des ordinateurs. Cette nouvelle technique d'imagerie permettra de poursuivre les efforts dans la miniaturisation et l'intégration des matériaux magnétiques au sein des composants.

L'obtention d'un effet magnétoélectrique:

La découverte de la magnétorésistance géante (GMR) en 1988, qui a valu son Prix Nobel au français Albert Fert en 2007, a entrainé le développement de nouvelles mémoires, les Magnetoresistive Random Acces Memory (MRAM). Les données sur cette mémoire sont non-volatiles puisque codées magnétiquement. Leur utilisation requiert bien moins d'énergie que les mémoires basées sur le stockage électrique des données et les MRAM sont en théorie inusables.

La GMR est un processus dans lequel l'application d'un champ magnétique vient modifier les propriétés de résistance électrique d'une structure comprenant des matériaux ferromagnétiques. Des chercheurs de la Rutgers University ont observé l'effet complémentaire, à savoir le contrôle des propriétés magnétiques par application d'un champ électrique, sur un matériau à base d'oxyde de manganèse contenant de l'ytterbium et de l'europium. L'
observation de cet effet, prévu théoriquement, a surpris car le couplage entre magnétisme et champ électrique est beaucoup plus faible que le couplage entre ferroélectricité et champ magnétique. Même si la compréhension du phénomène reste à approfondir, le nouveau matériau va permettre de déterminer les conditions nécessaires pour réaliser ce couplage.

L'utilisation du champ électrique pour lire et écrire des données dans un disque, à la place de celle d'un champ magnétique dans le cas des MRAM, permettrait d'augmenter la
densité de stockage des mémoires. Elle accélèrerait l'exécution des opérations tout en conservant l'avantage des mémoires MRAM, notamment de non-volatilité. Cependant, les températures nécessaires à l'observation du phénomène actuellement - proches du zéro absolu - compromettent son utilisation industrielle.

Le passage de la découverte de la GMR en 1988 à la généralisation des mémoires MRAM en 2010 n'a pu être possible que par la découverte de matériaux présentant les mêmes effets de manière plus marquée. De la même manière, cette nouvelle découverte ouvre la voie à la recherche de matériaux qui pourraient présenter les mêmes caractéristiques magnétoélectriques dans des conditions moins extrêmes.


Source: BE Etats-Unis numéro 220 (24/09/2010) - Ambassade de France aux Etats-Unis / 

Un miroir qui devient transparent sous l'effet de l'hydrogène


Une équipe japonaise de l'Institut National des Sciences et des Techniques Industrielles Avancées (AIST) a développé un nouveau miroir qui peut devenir transparent de manière réversible sous l'action de l'hydrogène.

A gauche le miroir est dans son état opaque, à droite dans son état transparent
La consommation énergétique d'un bâtiment peut être réduite par une meilleure gestion de son système de climatisation. Le contrôle de la lumière qui pénètre à l'intérieur constitue une des pistes d'amélioration envisagées. L'idée est d'adapter la transparence des fenêtres à l'intensité lumineuse incidente, de manière à contrôler le réchauffement des pièces en fonction des besoins. Des verres constitués de électrochromes sont déjà en vente dans le commerce: leur transparence varie sous l'effet d'une électrique, ce qui permet de la contrôler automatiquement au fil des matériauxtensionheures. Cependant, augmenter la teinte des verres augmente leur capacité à absorber l'énergie lumineuse, une énergie qu'ils finissent tôt ou tard par se restituer à l'environnement. Un matériau qui réfléchit la lumière plutôt que de l'absorber serait mieux adapté pour la gestion énergétique des bâtiments.

En 2002, l'AIST avait présenté un miroir constitué de deux plaques de verre encadrant un film composé d'un alliage de magnésium et de nickel. Il pouvait devenir transparent (50%) sous l'action de l'hydrogène, mais présentait alors une teinte jaune. En 2006, l'institut a tenté d'améliorer le dispositif en utilisant un alliage de magnésium et de titane mais si le miroir restait incolore, sa transparence (30%) était trop faible pour qu'il puisse être utilisé pour fabriquer des fenêtres de bureaux. Cette fois-ci, les chercheurs ont utilisé un alliage de magnésium et de calcium, et ont obtenu un miroir qui, sous l'action de l'hydrogène, devient transparent (60%), tout en restant incolore.

Le miroir est fabriqué par pulvérisation cathodique d'atomes de calcium et de magnésium sur un substrat de verre, formant ainsi un film de 50 nm d'épaisseur. La même méthode permet de le recouvrir d'un autre film de palladium, de 4 nm d'épaisseur. Une deuxième plaque de verre vient compléter le miroir. L'introduction d'un gaz comportant 4% d'hydrogène mais pas d'oxygène permet de rendre transparent le miroir. L'opération inverse est réalisée par un gaz comportant 20% d'oxygène mais pas d'hydrogène.

Les chercheurs travaillent actuellement à rendre leur miroir plus solide. Ils pensent que leurs travaux pourraient déboucher rapidement sur un produit commercialisable.

Source: BE Japon numéro 548 (3/09/2010) - Ambassade de France au Japon / 

Le vin rouge permet de rendre un matériau supraconducteur

Une équipe japonaise du Centre des Matériaux Supraconducteurs de l'Institut National des Sciences des Matériaux (NIMS) a réussi à rendre supraconducteur un alliage à base de fer en le plongeant dans du vin rouge.


La supraconductivité est une caractéristique de certains matériaux à l'intérieur desquels, au dessous d'une température dite critique, la résistance électrique disparait et le champ magnétique s'annule. De tels matériaux, dits supraconducteurs, présentent un intérêt particulier dans la mesure où ils permettent la circulation de courant électrique sans perte d'énergie. Leurs applications sont nombreuses, en particulier dans le domaine des transports (trains à sustentation magnétique), le stockage de l'énergie (volant d'inertie), etc.

Les premiers phénomènes de supraconductivité ont été observés pour des températures extrêmement basses, proches du zéro absolu (-273,15°C ou 0 K). Cependant des matériaux supraconducteurs à haute température ont été découverts en 1986. Le terme "haute" reste néanmoins très relatif (la température critique maximale est de 133 K, soit -140,15°C). Augmenter la température critique permet des utilisations à des températures moins basses et donc de simplifier considérablement les structures de refroidissement des matériaux.


L'équipe du NIMS travaille depuis 2008 sur les matériaux supraconducteurs à base de fer dans l'espoir de trouver de nouveaux matériaux à haute température critique. Parmi les candidats figure un alliage de fer, de tellure et de soufre, le FeTe0,8S0,2, qui présente des caractéristiques supraconductrices lorsqu'il est fabriqué par fusion. En revanche, lorsqu'il est produit par réaction chimique solide, il se comporte comme un corps antiferromagnétique. Il perd néanmoins cette propriété pour devenir supraconducteur lorsqu'il est exposé à l'air libre pendant plusieurs
mois. Pensant que ce phénomène est le produit d'une réaction avec l'eau et l'oxygène de l'air, les chercheurs ont essayé de plonger le matériau dans de l'eau pure, de l'éthanol pur, ou dans un mélange des deux, sans résultats.

L'équipe du NIMS a par la suite essayé d'immerger le matériau pendant 24 heures dans du vin puis de le chauffer. Il est devenu supraconducteur avec une température critique de 8 K. La répétition de l'expérience avec d'autres vins et alcool de degrés divers a montré que la supraconductivité obtenue n'est pas liée au degré d'alcool dans la boisson, des résultats similaires ayant été obtenus avec de la bière, du whisky et du saké. A noter que les meilleurs résultats ont été obtenus avec du vin rouge, les moins bons avec du shochu, dont la composition est proche du mélange eau-éthanol.


Les mécanismes de la réaction mise en jeu restent encore inconnus des chercheurs. Il se pourrait qu'un composant du vin facilite l'introduction des atomes d'oxygène entre les feuillets de la structure à deux
dimensions du FeTe0,8S0,2. Ils comptent en tout cas continuer leurs travaux pour tenter d'expliquer le phénomène et l'appliquer pour découvrir de nouveaux matériaux à température critique plus élevée.
Source: BE Japon numéro 548 (3/09/2010) - Ambassade de France au Japon / 

Un médicament utilisé dans le traitement du VIH efficace contre les virus herpès

Les résultats d’une nouvelle étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academies of Sciences (PNAS) démontrent que le raltegravir, un médicament approuvé en 2007 pour le traitement du virus du SIDA et commercialisé sous le nom d’Isentress par Merck, est capable d’inhiber la fonctionnalité d’une protéine essentielle dans la réplication d’un des virus de la famille herpès. Ce travail a été effectué par des chercheurs de l’Institut de Recherche en Biomédecine à Barcelone en Espagne en collaboration avec l’équipe de Darren Hart à l’EMBL de Grenoble.

Raltégravir - N-(2-(4-(4-fluorobenzylcarbamoyl) -5-hydroxy-1-methyl-6-oxo-1,6-dihydropyrimidin -2-yl)propan-2-yl)-5-methyl -1,3,4-oxadiazole-2-carboxamide
Illustration: Dpersohn - licence Creative Commons

La famille des virus herpès comprend plusieurs types de pathogènes tels que les virus herpès simplex 1 et 2, le virus varicelle-zona, le virus Epstein-Barr, le virus de la roséole, le cytomégalovirus, le virus associé au Sarcome de Kaposi chez les patients au stade SIDA,... Le cytomégalovirus humain (HCMV) sur lequel porte cette étude est présent chez près de 90% des adultes et cause des pathologies dès que le système immunitaire est affaibli (cancer, SIDA, transplantation et nouveaux-nés). Il est responsable de désordres neurologiques chez 1% des nouveaux-nés dans les pays riches, il est associé à la cécité chez 25% des patients au stade SIDA, ou encore il est responsable de la mononucléose et de sérieuses pathologies de la gorge.

Pour se répliquer, le virus herpès entre dans le noyau d’une cellule et utilise la machinerie de l’hôte pour copier son ADN plusieurs fois sur une même chaine. Dès que les copies sont créées, un complexe protéique appelé terminase coupe le nouvel ADN en plusieurs fragments correspondant chacun au matériel génétique d’un seul virus. La terminase intègre alors chacun de ces fragments dans une capside vide formée également dans le noyau pour reconstituer le virus herpès entier. Les nouveaux virus fonctionnels quittent la cellule hôte pour infecter d’autres cellules et recommencer le cycle. En analysant les structures protéiques tridimensionnelles des composants de la terminase, les scientifiques se sont aperçus que la sous-unité UL89 ressemblait fortement à l’intégrase du virus du SIDA, protéine permettant l’intégration du matériel génétique du virus dans la cellule hôte infectée et dont l’activité est bloquée par le raltégravir.

Du fait de la ressemblance entre l’intégrase et ce composant de la terminase, les chercheurs ont montré une action efficace du raltégravir bloquant la fonctionnalité de la terminase et donc de la réplication du HCMV. Ces données sont médicalement intéressantes puisque tous les virus de la famille herpès possédent cette protéine. De plus, la terminase est une protéine uniquement virale et le médicament raltégravir est déjà sur le marché facilitant son exploitation et limitant ses effets secondaires et sa toxicité.

Auteur de l’article: Pierre-Alain Rubbo

Invention d'une puce à deux photons: un grand pas pour l'informatique quantique

Des chercheurs du Centre de Photonique Quantique de Bristol ont réussi à mettre au point une nouvelle puce photonique. Si l'idée avait déjà suscité de nombreuses recherches, les experts n'avaient réussi, à ce jour, à n'utiliser qu'un seul photon au sein d'une puce. La nouveauté réside ici en l'insertion d'un second photon dans une puce en silicium, les deux se déplaçant sur un réseau de circuits. Le principe utilisé se nomme "la marchevoyage des photons, par des chemins variés. L'ajout d'un second photon s'est avéré être une tâche très difficile, car il faut tenir compte des interactions entre les deux particules. des photons": cela correspond au


L'informatique d'aujourd'hui est limitée à utiliser un système binaire dans lequel un bit est soit égal à 0, soit égal à 1. Un bit quantique (qubit) peut quant à lui se trouver dans plusieurs états simultanément. C'est pourquoi depuis plusieurs années, de multiples équipes travaillent sur divers supports de bits quantiques, comme les atomes ultra-froids, les supraconducteurs ou encore les ions. Avec cette puce, on peut dès lors imaginer que l'informatique de demain utilisera la lumière pour traiter de multiples informations en même temps.

Les possibilités de calcul augmentent de façon exponentielle en ajoutant un second photon à cette puce: un système quantique avec un seul photon génère 10 résultats mais une "marche" à deux photos génère 100 solutions, trois photons en génèrent 1 000, etc. Les calculs difficiles que les ordinateurs actuellement sur le marché sont incapables de traiter pourraient être résolus grâce à cette technique, de même que la simulation de phénomènes comme la
supraconductivité ou la photosynthèse qui étaient jusqu'à présent réservés à la physique quantique.

Auteur de l'article: Cédric DEPOND

Invention d'un avion à pédale qui bat des ailes

Un étudiant Canadien de l'université de Toronto a récemment testé son invention: un avion à pédales qui avance grâce à un battement d'ailes.

Cet ornithoptère, baptisé "Snowbird", a volé pour la première fois le
mois dernier à Tottenham, près de Toronto. Il ne pèse que 43 kg mais ses ailes (aussi larges que celles d'un Boeing 737 !) ont une envergure de 32 m. Il a été construit avec des fibres de carbone et du bois de balsa. 

L'ornithoptère Snowbird - Extrait de la video de présentation

 Le pilote (et responsable du projet), Todd Reichert, a réussi à parcourir 145 m en maintenant l'appareil dans les airs pendant 19,3 secondes. La vitesse moyenne du vol était de 25,6 km/h. Le Snowbird n'a toutefois pas pu décoller seul: il doit être remorqué par une voiture pour procéder au décollage.

Ce résultat est loin d'être ridicule, si on le compare au premier vol motorisé des frères Wright, qui s'était réalisé le 17 décembre 1903 pendant 12 secondes sur une distance de 37 mètres. Le premier vol d'un avion à propulsion humaine, quant à lui, date de 1977. Il s'agissait d'un appareil à hélice, le Gossamer Condor, qui avait réussi à tenir un peu plus de sept minutes dans les airs en parcourant 1,6 km.

Todd Reichert s'est peut être inspiré de Léonard de Vinci qui, au XVe siècle, avait esquissé un tel engin. Quoiqu'il en soit, sa réussite était méritée: il s'était donné la peine de perdre 8 kg pendant l'été pour parvenir à ce résultat ! une vidéo du Snowbird en action est disponible ici.


Auteur de l'article: Cédric DEPOND

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