Le génome d'une troisième espèce de moustique décrypté

Des scientifiques ont séquencé le génome de la troisième espèce dans le trio des moustiques vecteurs de maladies graves. Les génomes de Aedes aegypti et Anopheles gambiae étaient déjà connus, il s'agit maintenant de celui de Culex quinquefasciatus, qui transmet des virus tels que celui du Nil Occidental ou de l'encéphalite de St. Louis ainsi que des nématodes causant des filarioses lymphatiques.


Le genre Culex est le plus varié et le plus répandu des trois et la séquence de son génome révèle quelques différences intéressantes avec les autres. La comparaison des trois génomes pourrait permettre aux chercheurs de trouver de nouveaux produits candidats pour lutter contre la transmission des maladies par ces insectes ou à l'inverse d'identifier des différences entre espèces qui compliquent la lutte pour les maîtriser.

Le répertoire des 18 833 gènes codant pour des protéines de
C. quinquefasciatus est plus grand de 22 et 52 pour cent que ceux respectivement de A. aegypti et de A. gambiae selon un article dans Science de Peter Arensburger, de l'Université de Californie à Riverside, et ses collègues. Plusieurs familles de gènes sont plus étendues, dont celles codant pour les récepteurs olfactifs et gustatifs ainsi que les gènes liés au fonctionnement des glandes salivaires et du système immunitaire.

Ces expansions pourraient refléter la capacité de
C. quinquefasciatus à se nourrir du sang des oiseaux, des humains et du bétail. Dans un autre article, Lyric Bartholomay, de l'Iowa State University à Ames, et ses collègues font une analyse plus poussée des gènes de réponse aux infections chez C. quinquefasciatus. Les chercheurs ont découvert 500 gènes en rapport avec la réponse immunitaire, un nombre similaire à celui de Aedes mais plus petit que celui d'Anopheles ou de la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster. Plusieurs expansions de ces gènes peuvent s'expliquer par l'adaptation à divers habitats dont celui pollué des milieux urbains où se retrouve souvent Culex.
Source: Science, AAAS & EurekAlert

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