Le vent souffle moins fort dans l’hémisphère Nord

Une première étude d’envergure de l’évolution des vents dans l’hémisphère Nord est publiée par des chercheurs du LSCE [1] (CEA-CNRS-UVSQ) et du CEPMMT [2]. L’analyse poussée des enregistrements de plus de 800 stations de mesures du vent indique une baisse de la vitesse du vent de l’ordre de 10% en moyenne depuis trois décennies, dans plusieurs régions du globe: aux Etats Unis, en Chine, en Australie et dans quelques pays d’Europe. Cette étude a été publiée en ligne par Nature Geoscience le 18 octobre 2010.

Cette étude, menée au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, en collaboration avec le Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen terme (CEPMMT — ECMWF
[3] en anglais) constitue une première de par l’ampleur de l’analyse. Jusqu’à présent la qualité souvent insuffisante et l’hétérogénéité des observations du vent effectuées à partir d’anémomètres [4] n’avaient pas permis une étude à l’échelle globale de son évolution à long terme.

Distibution des tendances du vent en surface de 1979 à 2008 en (m/s/décade).
L’augmentation ou la diminution de la vitesse relevée des vents est indiquée par une couleur
(vers le rouge pour l’augmentation, vers le bleu pour la diminution de la vitesse du vent).
 
Ici, les chercheurs ont mené une analyse statistique approfondie des enregistrements de plus de 800 stations de mesure du vent depuis 1979, à une altitude inférieure à 10 mètres au dessus du niveau du sol. L’analyse des tendances révèle un phénomène majeur: le vent a décliné sur la plupart des régions des latitudes tempérées des surfaces terrestres de l’hémisphère nord (voir la figure ci-dessous), une baisse de l’ordre de 10% en moyenne. L’étude révèle aussi que sur l’Asie, ce sont les vents modérés à forts qui ont décliné le plus rapidement.

L’étude tente également de comprendre la raison de ce déclin. En utilisant des simulations numériques effectuées au CEPMMT et au LSCE, des observations satellitaires et des radio-sondages
[5], les auteurs montrent que cette baisse du vent peut s’expliquer par des changements dans la circulation générale de l’atmosphère depuis 30 ans, et surtout par l’augmentation de la végétation: les vagues de reforestation, par exemple en Sibérie, ont augmenté ce que les chercheurs appellent la "rugosité" du sol, c’est-à-dire la capacité des éléments de la surface du sol à freiner les vents.
Source et illustration: CEA

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