Une nouvelle espèce de bactérie qui dégrade les hydrocarbures a été détectée en quantité importante dans les eaux du Golfe du Mexique, dans une nappe de pétrole sous-marine.
Des chercheurs américains ont identifié une nouvelle espèce de bactérie mangeuse de pétrole dans le Golfe du Mexique. Ici les bactéries(cercle rouge)et du pétrole dégradé.
S’adaptant rapidement aux circonstances, des bactéries se sont attaquées aux hydrocarbures qui polluent les eaux du Golfe du Mexique depuis l’accident de la plateforme pétrolière sous-marine de BP. Cette biodégradation du pétrole est une bonne nouvelle pour les eaux du Golfe. Cependant elle ne répond pas à toutes les questions posées par le devenir de cette pollution marine exceptionnelle.
Ce sont des bactéries vivant en profondeur, aimant les eaux froides (autour de 5°C), qui dégradent le pétrole, expliquent Terry Hazen (Lawrence Berkeley National Laboratory, E-U) et ses collègues dans un article publié en ligne aujourd’hui par la revue Science.
Les concentrations de bactéries sont deux fois plus importantes dans la nappe d’hydrocarbures qu’à l’extérieur. De plus les gènes bactériens nécessaires à la dégradation du pétrole étaient eux aussi présents en grandes quantités, ce qui suggère que ce sont des bactéries spécialisées dans la digestion du pétrole qui ont migré vers la nappe.
La semaine dernière une autre étude sur la présence de nappes d’hydrocarbures sous-marine soulignait que le taux d’oxygène n’avait pas chuté comme on pouvait l’attendre en cas de présence massive de bactéries mangeuses de pétrole. Les scientifiques craignaient que cela crée des «zones mortes» dans les eaux du Golfe. Hazen et ses collègues observent que la biodégradation par les bactéries ne s’accompagne pas d’une baisse importante de l’oxygène –nouvelle rassurante.
L’action de ces microbes contribue à la disparition du pétrole qui s’est échappé d’avril à juillet du puits accidenté de l’ancienne plateforme pétrolière de BP. Cependant l’équipe d’Hazen n’a étudié que l’un des composants du brut, les alcanes, qui se dégradent assez rapidement. D’autres études devront établir le devenir de composants plus complexes qui persistent plus longtemps.
Pour éviter que le brut remonte en surface et noircissent les côtes du Golfe, BP a utilisé de grosses quantités de produits dispersants en profondeur, alors qu’ils n’ont été testés qu’en surface (pour les cas de naufrages). L’impact des ces hydrocarbures éparpillés dans l’océan ainsi que l’impact des produits dispersants sur l’écosystème soulèvent de nombreuses questions. Entrent-ils dans la chaîne alimentaire? Se déposent-ils au fond? Etc.. Seules des études de long terme pourront y répondre.
A court terme, cette stratégie a peut-être limité les dégâts sur la faune, en particulier les oiseaux. D’après les chiffres de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), 4.000 oiseaux seraient morts à cause de la marée noire de Deepwater Horizon. Un bilan modeste en comparaison des 100.000 oiseaux tués par la marée noire de l’Exxon Valdez, en Alaska, en 1989.
Ce sont des bactéries vivant en profondeur, aimant les eaux froides (autour de 5°C), qui dégradent le pétrole, expliquent Terry Hazen (Lawrence Berkeley National Laboratory, E-U) et ses collègues dans un article publié en ligne aujourd’hui par la revue Science.
Laboratoire sur puce
Ces chercheurs ont analysé plus de 200 échantillons collectés en 17 endroits en mai et juin dans le Golfe du Mexique, à l’intérieur et autour d’une nappe sous-marine d’hydrocarbures située à plus de 1.000 mètres de profondeur. Grâce à l’utilisation d’une puce à ADN capable de détecter plus de 50.000 espèces différentes de bactéries en un temps record, les microbiologistes ont détecté la présence d’une nouvelle espèce de la famille des Oceanospirillales.Les concentrations de bactéries sont deux fois plus importantes dans la nappe d’hydrocarbures qu’à l’extérieur. De plus les gènes bactériens nécessaires à la dégradation du pétrole étaient eux aussi présents en grandes quantités, ce qui suggère que ce sont des bactéries spécialisées dans la digestion du pétrole qui ont migré vers la nappe.
La semaine dernière une autre étude sur la présence de nappes d’hydrocarbures sous-marine soulignait que le taux d’oxygène n’avait pas chuté comme on pouvait l’attendre en cas de présence massive de bactéries mangeuses de pétrole. Les scientifiques craignaient que cela crée des «zones mortes» dans les eaux du Golfe. Hazen et ses collègues observent que la biodégradation par les bactéries ne s’accompagne pas d’une baisse importante de l’oxygène –nouvelle rassurante.
Mystérieuse disparition
L’action de ces microbes contribue à la disparition du pétrole qui s’est échappé d’avril à juillet du puits accidenté de l’ancienne plateforme pétrolière de BP. Cependant l’équipe d’Hazen n’a étudié que l’un des composants du brut, les alcanes, qui se dégradent assez rapidement. D’autres études devront établir le devenir de composants plus complexes qui persistent plus longtemps.
Pour éviter que le brut remonte en surface et noircissent les côtes du Golfe, BP a utilisé de grosses quantités de produits dispersants en profondeur, alors qu’ils n’ont été testés qu’en surface (pour les cas de naufrages). L’impact des ces hydrocarbures éparpillés dans l’océan ainsi que l’impact des produits dispersants sur l’écosystème soulèvent de nombreuses questions. Entrent-ils dans la chaîne alimentaire? Se déposent-ils au fond? Etc.. Seules des études de long terme pourront y répondre.
A court terme, cette stratégie a peut-être limité les dégâts sur la faune, en particulier les oiseaux. D’après les chiffres de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), 4.000 oiseaux seraient morts à cause de la marée noire de Deepwater Horizon. Un bilan modeste en comparaison des 100.000 oiseaux tués par la marée noire de l’Exxon Valdez, en Alaska, en 1989.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr
25/08/10
Sciences et Avenir.fr
25/08/10
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire