Pour expliquer la maladie de Crohn, une affection auto-immune du tube digestif, les soupçons se portent depuis quelque temps déjà sur une complicité entre un facteur génétique et un élément extérieur. Grâce à des travaux menés sur des souris, des chercheurs pensent mieux comprendre les mécanismes de déclenchement de la maladie de Crohn. C’est une partie à trois joueurs que décrivent le virologue Herbert Virgin et l’immunologiste Thaddeus Stappenbeck: une mutation génétique, un virus, un problème gastrique.
L'interaction entre des gènes et l'environnement est à l'origine de nombreuses maladies. Des chercheurs révèlent en détail la combinaison de trois facteurs qui pourrait expliquer les origines de la maladie de Crohn.
Plus de 50.000 personnes souffrent en France de la maladie de Crohn, qui se manifeste par des douleurs abdominales, des diarrhées, des infections. Dans les cas graves l’ablation d’une partie de l’intestin est nécessaire.
En travaillant avec des souris génétiquement modifiées porteuses de la mutation ATG16L1, l’équipe de Stappenbeck et Virgin (Washington University School of Medicine, St Louis, E-U) a observé un dysfonctionnement de certaines cellules de leur intestin grêle. Il s’agit des cellules de Paneth, qui aide à réguler les communautés microbiennes de la paroi intestinale. Des symptômes similaires sont observés chez les patients atteints de la maladie de Crohn.
Étonnamment, lorsque les chercheurs ont élevé ces souris mutantes dans un milieu aseptisé, leurs cellules de Paneth se sont avérées normales. Ce n’est que lorsque ces souris étaient infectées par un norovirus que les dysfonctionnements sont apparus. La mutation seule ne suffit donc pas : la présence du virus est nécessaire.
Troisième étape: une infection gastrique a été imitée chez ces souris mutantes et infectées par le virus, en injectant un produit toxique pour l’intestin. Après cet incident, les souris ont souffert d’une inflammation comparable à celle déclenchée par la maladie de Crohn.
Chez l’humain les norovirus sont une cause fréquente de gastro-entérite. Rien ne dit pour l’instant qu’ils sont impliqués dans la maladie de Crohn, précisent les chercheurs. D’autres virus peuvent être en cause, de même que plusieurs mutations génétiques influencent le développement de la maladie. Ces travaux permettent cependant de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre –afin de les contrecarrer.
La mutation seule ne suffit pas
Une mutation sur le gène ATG16L1 est associée à la maladie. Cependant la mutation est beaucoup plus commune que la maladie elle-même. D’autres facteurs sont donc en cause.En travaillant avec des souris génétiquement modifiées porteuses de la mutation ATG16L1, l’équipe de Stappenbeck et Virgin (Washington University School of Medicine, St Louis, E-U) a observé un dysfonctionnement de certaines cellules de leur intestin grêle. Il s’agit des cellules de Paneth, qui aide à réguler les communautés microbiennes de la paroi intestinale. Des symptômes similaires sont observés chez les patients atteints de la maladie de Crohn.
Étonnamment, lorsque les chercheurs ont élevé ces souris mutantes dans un milieu aseptisé, leurs cellules de Paneth se sont avérées normales. Ce n’est que lorsque ces souris étaient infectées par un norovirus que les dysfonctionnements sont apparus. La mutation seule ne suffit donc pas : la présence du virus est nécessaire.
Une souche virale bien particulière
Les chercheurs soulignent qu’une seule des souches de norovirus testées a provoqué ces changements cellulaires. Or un test de détection classique pratiqué lors d’une infection virale ne permet pas de faire la différence entre des souches si proches, soulignent les auteurs des recherches dans la revue Cell.Troisième étape: une infection gastrique a été imitée chez ces souris mutantes et infectées par le virus, en injectant un produit toxique pour l’intestin. Après cet incident, les souris ont souffert d’une inflammation comparable à celle déclenchée par la maladie de Crohn.
Traitement antibiotique
Un traitement par antibiotiques a permis de supprimer les communautés microbiennes qui provoquaient l’inflammation et de soulager les souris, rapportent Stappenbeck et Virgin. Cependant, sans la découverte presque accidentelle du rôle du norovirus, seules les bactéries intestinales indésirables auraient été incriminées, alors que leur prolifération était une conséquence de l’infection virale.Chez l’humain les norovirus sont une cause fréquente de gastro-entérite. Rien ne dit pour l’instant qu’ils sont impliqués dans la maladie de Crohn, précisent les chercheurs. D’autres virus peuvent être en cause, de même que plusieurs mutations génétiques influencent le développement de la maladie. Ces travaux permettent cependant de mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre –afin de les contrecarrer.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr
28/06/10
Sciences et Avenir.fr
28/06/10
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