Une fontaine de jouvence neuronale ?

Une molécule aurait la capacité de stimuler la production de nouveaux neurones et de restaurer les capacités cognitives altérées par le vieillissement.

Une souris de laboratoire à laquelle on a injecté la molécule p7c3, qui augmente le taux de survie des neurones dans la région cérébrale de l'hippocampe.

Les expériences n'ont été réalisées à ce jour que sur des souris et des rats. Mais après avoir testé 1 000 composés chimiques soupçonnés d'avoir des effets sur la croissance des neurones, Andrew Pieper et ses collègues de l'Université de Dallas et d'Atlanta pensent avoir trouvé un composé, nommé P7C3, doté de propriétés intéressantes.

Le composé aurait la capacité de relancer la synthèse de nouveaux neurones dans une aire du cerveau (le gyrus denté) de souris ayant perdu cette capacité de régénération à cause de mutations génétiques créées en laboratoire. De telles souris sont incapables d'apprendre et ont de graves retards cognitifs. La substance isolée restaure à la fois la production de neurones dans leur gyrus denté, et les capacités d'apprentissage.

La molécule régénératrice a été testée afin de savoir si elle protège des effets dus au vieillissement. Des rats âgés, atteints de déclin cognitif, ont reçu le médicament dans leur alimentation et ont subi le test du labyrinthe aquatique, consistant à mémoriser l'emplacement d'une plate-forme dissimulée sous la surface de l'eau. Après deux mois, ils ont présenté une augmentation de 50 pour cent de leurs performances par rapport à des rats non traités.

La molécule P7C3 bloquerait une cascade de réactions biochimiques faisant intervenir les mitochondries (les organites qui fabriquent l'énergie des cellules) et provoquant la mort des neurones. Il s'agirait par conséquent d'une substance s'opposant à la mort programmée des neurones, ou apoptose, parfois qualifiée de suicide cellulaire. Des neurones sont continuellement produits à partir des cellules souches du gyrus denté, ce qui permettrait de reconstituer les stocks dans cette région du cerveau cruciale pour la mémoire.

Toutefois, il faut se souvenir que l'essai a eu lieu chez la souris, qu'on n'a pas encore évalué ses éventuels effets secondaires et que si l'intérêt de la molécule se confirme, il faudra encore au moins dix ans pour disposer d'un éventuel médicament pour l'homme : c'est le temps qu'il faut pour qu'un nouveau médicament soit mis sur le marché, après qu'une molécule intéressante a été identifiée.

http://www.pourlascience.fr

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